Le blog de katerpillar

Je suis sentimentale, bordélique, absolue, entière, reservée au premier abord puis quand une certaine barrière est franchie je peux tout donner. Je suis fragile mais finalement pas tant que ça. Hypersensible, mais du dedans. Je suis facile à vivre. Difficile d'accès. Je me prends beaucoup la tête. J'ai toujours peur de mal faire, ce qui m'a souvent conduite jusqu'ici à ne rien faire. J'ai un nombre incalculable d'armures qui me compliquent l'existence et que je travaille à désactiver les unes après les autres. J'ai un nombre incalculable de peurs et d'angoisses qui me pourrissent l'existence et que je travaille à désactiver les unes après les autres. Je me suis coupée de mes sens il y a longtemps et je cherche à les retrouver, à réapprendre à les écouter. J'intellectualise tout, trop. J'aime danser en me lâchant vraiment (il faut qu'il y ai le déclic, il y a des jours avec et des jours sans). J'aime les fest-noz, la musique tsigane, les chansons à texte, Yasmine Levy et Norig, me balader au bord de la mer, les rencontres fortuites avec des gens inconnus avec qui tu échanges direct des trucs perso. J'aime les voix graves ou cassées. J'aime quand G., trois ans (*), exerce ses talents de coiffeuse sur ma tête en me faisant des couettes et ses déclarations "Je te aimeu comme un coeur, katerpillar". J'aime jouer au jeu de sept familles avec F., sept ans(*), et quand il fait beau s'entraîner au tir au but dans le jardin J'aime aller reveiller A., quatre ans(*), et qu'elle me réclame des calins.(*=le baby-siting est une de mes principales activitées cette année). J'aime la joie non dissimulée de ma mémé quand je l'invite à venir se promener avec moi. J'aime les soties rigolotes de mes petits CP le midi (suis animatrice le midi dans une école primaire). J'aime le cinéma, j'aime le trio invincible que je forme avec Sol et Nafi, ma coloc. J'aime sentir que j'avance avec mon psy et, avant ou après le rendez-vous, m'installer à ma table habituelle dans le café d'à côté pour commander un chocolat et un croque-monsieur. Je n'aime pas quand dans ce même café une caricature du jeune bouseux reviens à la charge plusieurs fois pour me draguer avec insistance et m'arracher à ma solitude et à mon bouquin. J'aime les couchers et les levers de soleil. J'aime l'intimité partagée, la proximité des corps, repousser toujours plus loin, avec délicatesse, la pudeur de l'autre. J'aime la médecine qui prends le patient dans sa globalité, son corps et son esprit, je crois qu'il n'y a que comme ça qu'on peut régler les problèmes complètement. J'aime le débit de parole du personnage de Lou Bertignac dans le livre "No et moi" de Delphine de Vigan. J'aime les crêpes, les galettes et la cuisine épicée. J'aime porter des jupes et me sentir bien habillée. J'aime les filles. Je n'aime pas me sentir prise en faute comme une petite fille et avoir envie de pleurer. Je n'aime pas la pluie qui me fait nager dans mes chaussures, je n'aime pas me sentir la seule lesbienne dans une univers de gays et d'hétéros. J'aime la décision que j'ai prise de couper définitivement les ponts avec elle, ma première histoire d'amour concrète partagée (quoi que maintenant je doute de sa faculté à aimer), rencontrée il y a trois ans et dans la quelle je me suis abîmée les deux dernières années. J'aime les massages. J'aimais en faire et ça reviendra. J'aime prendre une bonne cuite de temps en temps, mais pas que P., complètement fait lui aussi, me mette mal à l'aise en demandant à la moitié des filles qu'on croise s'il y aurait moyen de moyenner pour moi. J'aime les couleurs chaudes et passer mon dimanche en pyjama. Je n'aime pas jouer à l'excès au chat et à la souris. J'aime la simplicité. J'ai longtemps sacralisé la vérité, aujourd'hui je sais qu'elle n'existe pas. appellons plutôt ça de l'authenticité. Je n'aime pas la perversion, la méchanceté gratuite, l'inconstance dans les sentiments, l'impossibilité de faire confiance, la manipulation. J'aime les litchis, la saison des chataîgnes, les accras de morue du marché des lices et partir en virée avec M. pour la soirée. Je n'aime pas sentir que les choses ont imperceptiblement changé autour de moi ces derniers temps et avoir le sentiment d'être restée sur le côté. Le sentiment diffus de ne pas me sentir à ma place parfois dans les soirées (Mais où donc est ma place????!!!). Voir mes proches qui pensent à leur avenir à deux et me sentir seule.

La parano, les questions là où il ne devrait même pas y en avoir. Sentir le vide dans la poitrine, là, juste au milieu. Ne pas souligner pour moi-même, à l'intérieur de ma tête, que tout le monde autour de moi a l'air de trouver son bonheur en couple. Que jusqu'ici, j'ai été très amoureuse deux fois. La première fois, c'était ma meilleure amie de lycée, on était très proches mais il ne s'est jamais rien passé. J'ai rencontré la deuxième il y a trois ans et je viens tout juste de m'en libérer.  C'est une relation dans laquelle je me suis beaucoup abîmée et qui m'apportait plus de négatif que de positif depuis longtemps. Je me sens terriblement isolée en tant que lesbienne, et je n'ai pas le courage de sortir de cet isolement. Je n'ai pas une âme de militante, je ne me vois donc pas aller dans une association. Je vis dans un monde hétéro et gay mais pas du tout lesbien et ça commence à me foutre les boules. C'est pas vrai, ça, comment elles font les autres? Est-ce que je peux espérer rencontrer un jour quelqu'un qui me corresponde? Parce qu'en ce moment, j'en doute, et ça fout vraiment les jetons...

Je suis quelqu'un qui se cherche, j'ai longtemps couru dans tous les sens inutilement parce que je ne parvenais pas à savoir comment m'y prendre, mais ça y est, je tiens le bon bout, je le sens. Il y a sûrement  encore beaucoup de chemin à parcourir mais c'est pas grave, je tiens le bon bout. Il paraît que je grandis :). Je commence à avoir de vraies envies de faire des choses, et c'est nouveau pour moi. Ces dernières années, mon seul centre d'intérêt a été les autres. Les amis en particulier. Juste être ensemble, se parler, aller au fond de nous-même à l'unisson, et le partager. Jamais rassasiée. C'est quelque chose que je ne cesserai jamais d'aimer, mais je peux aussi l'aimer de manière moins absolue, sans me cacher, sans m'oublier. Bouger un peu de cette position de stand-by perpetuel ou j'observe de loin, j'analyse mais je ne vis pas assez. Maintenant je commence à avoir des envies de faire. De me réaliser. Je n'ai pas encore la force de mettre tout ça en place, mais ça va venir. Au niveau professionnel, le brouillard se dissipe un peu autour de ce que je pourais éventuellement avoir envie de faire. Je sens que mes petits boulots m'apportent beaucoup, m'apportent de la confiance en moi même s'il faut encore que je progresse. J'ai mis de l'ordre dans ma vie sentimentale. Je crois bien que je me donne plus de chances d'avancer dans le bon sens.